En 2014, la SO.P.PHI a participé à la délégation qui a été reçue au ministère de l’Éducation Nationale à trois reprises pour réclamer le rétablissement du dédoublement d’une heure en philosophie dans les classes de la voie technologique.
En 2015, le ministère a fait parvenir une lettre à tous les recteurs pour leur demander de veiller à ce que la question du dédoublement des classes de philosophie dans la voie technologique soit prise en considération.
En 2019, la SO.P.PHI est revenue sur cette question par une lettre adressée à Monsieur le Ministre de l'éducation nationale dans une démarche d'unité intersyndicale et interassociative.
Aujourd’hui, elle poursuit son engagement en faveur de l’enseignement de la philosophie dans la voie technologique : dans une démarche d'unité intersyndicale et interassociative elle a signé une nouvelle lettre de revendication adressée à Monsieur le Ministre de l'éducation nationale.
La lettre est ici : Lettre au ministre - Janvier 2023
lundi, janvier 23 2023
Dédoublement dans la voie technologique: une nouvelle lettre à Monsieur le Ministre de l'éducation nationale
Par SO.P.PHI le lundi, janvier 23 2023, 20:41 - Enseignement de la philosophie
mardi, décembre 20 2022
Communiqué de la SO.P.PHI : menaces à l’égard de Madame Djigo
Par SO.P.PHI le mardi, décembre 20 2022, 23:01 - Communiqués de la SO.P.PHI
La Société des Professeurs de Philosophie apporte son soutien à Sophie Djigo, professeur de philosophie en classe préparatoire au lycée Watteau à Valenciennes. Madame Djigo est victime de cyber harcèlement. Elle est visée par des propos haineux, des insultes odieuses et des menaces de mort pour avoir exercé son métier dans le cadre d’un projet pédagogique consistant à emmener ses élèves d’hypokhâgne à l’Auberge des migrants à Calais. Cette sortie a été annulée « par sécurité », et Madame Djigo bénéficie de la protection à laquelle les fonctionnaires de l’éducation nationale ont droit dans cette situation.
La SO.P.PHI rappelle son attachement indéfectible à la liberté pédagogique de tous les professeurs de philosophie : nul ne saurait être fondé à menacer un enseignant qui œuvre à l’émancipation des esprits dans la République !
jeudi, novembre 24 2022
Communiqué de la SO.P.PHI – La culture philosophique en classes préparatoires : la branloire pérenne de la réforme
Par SO.P.PHI le jeudi, novembre 24 2022, 17:35 - Communiqués de la SO.P.PHI
Un bruit se fait entendre dans les couloirs de l’institution scolaire : une réforme des classes préparatoires économiques et commerciales serait à l’ordre du jour. La rumeur est surprenante puisque cette voie de formation est réformée depuis… la rentrée scolaire 2021 ! Les responsables en charge de l’institution ne mollissent donc pas. Sont-ils à ce point insatiables, qu’il leur faudra bientôt une réforme chaque année ?
Certes, la voie des classes préparatoires économiques et commerciales rencontre des problèmes de recrutement, et ces problèmes sont peut-être le signe d’une crise. Toutefois, si l’on envisage le projet de réforme qui serait à l’ordre du jour, on est tout de même surpris. Ce projet, parmi quelques nouveautés, consiste en effet à réduire le volume horaire de la philosophie et de la littérature. Une question, ici : nos réformateurs considèrent-il que les difficultés rencontrées par les classes préparatoires aux grandes Écoles de management s’expliquent par une trop grande importance accordée à la culture générale ? On n’ose croire à un tel mépris à l’égard des élèves. Supprimer des heures de cours consacrées à l’étude de grandes œuvres de l’esprit au bénéfice d’une libre réflexion sur le monde et sa complexité, ce serait pénaliser les élèves, et d’abord les plus fragiles. Ceux qui ont en tête une telle modification de l’équilibre des disciplines, ont-ils conscience qu’en dehors de l’institution scolaire ces éléments de culture échapperont aux élèves les plus démunis ?
« Le monde, écrivait Montaigne, n’est qu’une branloire pérenne. » Mais le monde est le monde. Nos réformateurs devraient se garder de faire de l’École de la République une branloire au détriment de la culture des futurs citoyens.
Le Bureau de la Société des Professeurs de Philosophie
mardi, mai 24 2022
Communiqué : l’exigence d’un authentique enseignement de la Philosophie au lycée
Par SO.P.PHI le mardi, mai 24 2022, 13:22 - Communiqués de la SO.P.PHI
Un nouveau ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse, Monsieur Pap Ndiaye, vient d’être nommé. La Société des Professeurs de Philosophie demande qu’à cette occasion les points des réformes instaurées par le ministre Blanquer qui menacent la présence d’un authentique enseignement de la philosophie dans les lycées de la République soient abandonnés, et que la place de cet enseignement soit consolidée.
1) D’abord, les nouvelles épreuves du CAPES de philosophie sont de nature à mettre en péril notre enseignement. Le programme de la première épreuve écrite d’admission, la composition, n’est plus seulement le programme de notions des classes terminales qui seul, pourtant, constitue le texte de référence concernant l’enseignement de la philosophie au lycée. En ajoutant le programme de spécialité "humanités, littérature et philosophie" du cycle terminal de la voie générale, on abandonne la référence exclusive aux programmes de notions de la voie générale et de la voie technologique. Le résultat ? Ce sujet du CAPES 2022 : « Les maîtres de vérité. » Un tel énoncé n’est pas en phase avec un concours de recrutement de professeurs de philosophie. En reprenant le titre d’un ouvrage de Marcel Détienne, il déroge au principe, bien établi, de la neutralité philosophique des sujets, qui ne se réfèrent directement à aucune doctrine, à aucun auteur ou livre, et il introduit ainsi un critère arbitraire inévitable de sélection entre les candidats qui le savent et peuvent s'en inspirer, et les autres.
Et que dire de la seconde épreuve orale d’admission ? Cette épreuve est dorénavant un entretien avec le jury portant sur « la motivation du candidat et son aptitude à se projeter dans le métier de professeur au sein du service public de l'éducation ». Faut-il encore répéter ce que doit savoir faire tout professeur de philosophie au sein de l’institution scolaire ? Une chose essentielle : poser un problème et instruire ce problème d’une façon élémentaire afin que tous les élèves, même les plus fragiles, puissent acquérir une culture philosophique initiale. Tout le reste n’est que poudre aux yeux et faux-semblant.
2) Ensuite, la spécialité "Humanité, littérature et philosophie" elle-même n’est pas en accord avec le travail authentiquement philosophique qui doit être accompli au lycée. Cette spécialité entretient d’ailleurs le préjugé selon lequel la philosophie serait plus en phase avec les lettres qu’avec les sciences, ce qui est un contresens au regard de la nature du questionnement philosophique. Les moyens mobilisés pour cette spécialité doivent être mis exclusivement au service de l’enseignement de la philosophie. La SO.P.PHI réclame donc un tronc commun de 5h, et une spécialité d’approfondissement de 3h avec un programme d’œuvres en petit nombre, et une explication de texte comme épreuve terminale.
Elle réaffirme ainsi la position qu’elle a défendue le 5 décembre 2017 devant la commission MATHIOT et que l’on retrouve dans le Rapport de cette commission où l’on peut lire : « La place de la philosophie est particulière au vu de son double statut de discipline élémentaire - au sens d'une discipline dont le premier niveau d'enseignement est proposé en terminale - en terminale et de son statut d'épreuve universelle parmi les épreuves terminales du baccalauréat... Elle implique que, dans des conditions comparables à la situation actuelle, un enseignement de philosophie soit proposé à tous les élèves de terminale dans des conditions horaires adaptées au statut d'épreuve universelle… Il conviendra aussi de prévoir que la philosophie, dès lors qu'elle garderait sa spécificité d'enseignement commençant en terminale, puisse intégrer plusieurs Majeures et être proposée en Mineure pour un volume horaire total permettant aux élèves intéressés de se former de façon solide. »
La création d’un enseignement de philosophie sur deux années dans le supérieur, et pas seulement dans la voie littéraire, sur le modèle de ce qui existe déjà en CPGE serait en accord avec ce principe. Il s’agirait d’un enseignement s’inscrivant dans la continuité du travail accompli en terminale. Le programme devra être un nouveau programme de notions élémentaires en petit nombre. L’évaluation devra rester la dissertation ou l’explication de texte.
3) Il faut enfin que soit augmenté le poids de la philosophie dans le baccalauréat (actuellement 8%) conformément à ce ce que demandait le Rapport MATHIOT : « Nous proposons que le poids de la philosophie dans le total du baccalauréat soit de 10 % pour tous les candidats. »
mercredi, février 23 2022
Communiqué : la laïcité dans les programmes de philosophie
Par SO.P.PHI le mercredi, février 23 2022, 10:33 - Communiqués de la SO.P.PHI
Au moment où la présidence du Conseil Supérieur des Programmes est renouvelée, la Société des Professeurs de Philosophie rappelle sa position relativement au caractère essentiellement laïc des programmes de philosophique dans les lycées de la République.
Les professeurs de philosophie sont concernés au premier chef par la question de la laïcité pour cette raison que « La religion » figure au programme du baccalauréat. Plus profondément, la classe de philosophie se distingue en cela que « la religion » n’y est pas traitée comme un « fait » culturel ou historique mais comme une notion. Or une notion philosophique se définit non par un contenu positif, mais par un champ de problèmes déterminés qui lui est inhérent. Qu’est-ce donc que « la religion » (et non pas telle ou telle religion positive ou factuelle), quel rapport au monde, aux autres et à soi, exprime-t-elle ? Tel est fondamentalement le problème élémentaire que pose la notion de religion pour le regard philosophique, et ce non à quelques spécialistes, ou à quelques communautés particulières, mais à tous, à tout élève doté d’une égale et libre capacité de penser par soi-même.
Les professeurs de philosophie lisent l’Euthyphron, ce dialogue de Platon sur la piété, dans lequel Socrate fait usage de sa liberté de penser et de s’exprimer pour conclure à la nature irrémédiablement interrogative de toute science en matière de religions. La pertinence d’une telle lecture, en matière de laïcité et de libre construction de soi, est double : on y trouve d’une part le portrait d’un véritable fanatique, tellement persuadé d’avoir la science de dieu et de ce qu’il veut qu’il est prêt, au nom de son prétendu savoir, à tuer tous ceux qui lui paraissent impies, à commencer par son propre père. La seconde leçon essentielle de l’Euthyphron est que la question de notre rapport au « divin » qui est par définition un problème puisque, à moins de sombrer dans l’anthropomorphisme, on entend par là autre chose que l’humain, est une question qui s’adresse à tous, à pied d’égalité, et non aux seuls spécialistes de tel ou tel culte particulier, encore moins aux serviteurs d’une religion d’État. C’est pour avoir posé ce problème de l’usage abusif, voire criminel d’un faux absolu religieux, « absolu » relatif en réalité à tel ou tel groupe particulier, que Socrate, accusé d’impiété, a été condamné à mort.
Ce n’est pas seulement par le rapport qu’elle entretient à la notion de religion que la philosophie occupe une position centrale dans l’institution scolaire républicaine. Les autres notions des programmes de la voie générale et de la voie technologique (la vérité, la liberté, la nature, la justice…) soulèvent directement ou indirectement des problèmes qui engagent la notion de religion. Mais c’est en vérité l’enseignement philosophique en tant que tel qui est un pilier de l’école laïque puisque son objet est d’œuvrer à l’émancipation de la raison par l’usage réfléchi du jugement, pour lequel aucun donné ne peut prétendre à l’absolu ni faire l’économie de l’examen critique. En cela, la philosophie prend une part irremplaçable dans le droit de chaque citoyen en construction à s’instituer comme l’auteur d’une pensée libre, affranchie du joug des héritages. Il ne s’agit bien sûr aucunement de combattre quelque religion que ce soit, mais tout simplement de mettre les élèves en situation de pouvoir adopter en pleine conscience et en toute liberté une religion comme de n’en adopter aucune. Le professeur de philosophie est un instituteur de cette liberté qui est ce commun sans lequel il ne peut y avoir de peuple véritable. Il s'agit de faire d'individus que leurs différences divisent des citoyens que les valeurs de la République rassemblent !
Affranchir des origines reçues pour ouvrir l'espace d'une existence choisie, tel est donc le beau métier que les membres de la Société des Professeurs de Philosophie assument et revendiquent. Pour cette raison, ils seront attentifs à ce que le CSP reste toujours vigilant au strict respect de ce qu’exige un authentique enseignement philosophique dans les lycées de la République : un enseignement laïc.
lundi, février 7 2022
Communiqué : Madame Souâd Ayada quitte la présidence du Conseil Supérieur des Programmes
Par SO.P.PHI le lundi, février 7 2022, 12:42 - Communiqués de la SO.P.PHI
Nommée à la tête du nouvel Institut Français d'Islamologie, Madame Souâd Ayada quitte la présidence du Conseil Supérieur des Programmes et donc le ministère de l’éducation nationale, pour rejoindre le ministère de l’enseignement supérieur. La Société des Professeurs de Philosophie rend hommage au travail qu’elle a accompli ces dernières années au service de l’école de la République en général, et en particulier de l’enseignement de la philosophie, d’abord au poste de Doyen du Groupe philosophie de l’inspection générale, puis en tant que Présidente du CSP, responsable de la définition des programmes et des épreuves de philosophie au baccalauréat.
Au moment où la présidence du CSP va être renouvelée, la SO.P.PHI rappelle son attachement à ces deux éléments essentiels à tout enseignement de la philosophie dans l’École de la République : 1) Un programme de notions élémentaires ; 2) Une évaluation nationale du travail accompli pendant l’année scolaire.
1) La SO.P.PHI est parfaitement en phase avec les nouveaux programmes de philosophie puisqu’ils réaffirment avec clarté le principe de la liberté pédagogique. Concentrés sur l’essentiel, à savoir sur les contenus qui doivent être enseignés, ces programmes ainsi quintessenciés se dispensent de toute injonction sur les façons d’enseigner. La SO.P.PHI revendique la « neutralité pédagogique » affirmée par le Rapport d’activité 2016-2019 du CSP. Cette reconnaissance de la liberté, partant de la responsabilité du professeur, se retrouve directement dans la liste alphabétique de notions des programmes de la voie générale et de la voie technologique, dont le traitement requiert que chaque professeur se saisisse en première personne de la question de l’ordre et de l’unité de son cours. Les élèves se forment ainsi eux-mêmes à penser par eux-mêmes en participant à une pensée en train de se faire dans la classe en plein exercice de son autorité philosophique. Il n’y a pas de philosophie officielle dans les lycées de la République !
2) Un enseignement républicain de la philosophie au lycée impose une épreuve terminale et nationale au baccalauréat. Comment, en effet, garantir autrement cet enseignement de toute dérive et pression locales qui mettraient en péril sa nécessaire neutralité ? Les nouveaux programmes précisent que « les apprentissages reposent (...) sur deux formes majeures de composition : l'explication de texte et la dissertation ». La SO.P.PHI est également en phase avec ce constat. Ces deux exercices ont en commun de permettre à l’élève de mobiliser la compétence acquise au terme de sa formation : à partir d’une question simple ou d’un texte court, poser un problème élémentaire en liaison avec le programme de notions, et proposer méthodiquement des éléments d’instruction de ce problème. Ce point est essentiel. Toute modification des sujets d’examen, à l’image du sujet-texte introduit dans la voie technologique, ne pourrait que compliquer les choses pour les lycéens.
La SO.P.PHI se reconnaît donc dans l’esprit républicain qui a animé le CSP ces dernières années. Comme toujours, elle reste ouverte aux évolutions favorables aux élèves, sans oublier les plus fragiles d’entre eux. Pour cette raison, elle rappellera sa proposition concernant la nécessité, pour la philosophie, d’un lien étroit entre la terminale et le supérieur, principe de leur enrichissement réciproque : dans la continuité de la terminale, et donc sur la base d’un programme de notions, la création d'un enseignement de philosophie sur deux années après l’examen national du baccalauréat, en l'étendant aux autres filières du supérieur, pour ne plus le réserver aux seules CPGE ou au cursus universitaire de philosophie.
mardi, octobre 12 2021
Communiqué : le ministère poursuit la « déconstruction » du baccalauréat
Par SO.P.PHI le mardi, octobre 12 2021, 13:06 - Communiqués de la SO.P.PHI
Décidément, nos réformateurs sont infatigables ! Ils ont bouleversé l’organisation du baccalauréat en supprimant la plupart des épreuves terminales au profit d’un contrôle continu. Évidemment, ils ont ainsi créé un vrai problème : comment une évaluation locale des élèves peut-elle garantir le caractère national du baccalauréat ? Mais ils ne mollissent pas. Dans la Note de service du 28 juillet 2021, le ministère demande aux professeurs de conduire « une réflexion au sein de chaque établissement, avec l’appui des inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux référents, afin de définir un projet d’évaluation». En d’autres termes, il s’agit de retirer aux professeurs la responsabilité de l’évaluation de leurs élèves. Pourtant, un tel carcan ne rétablira pas l’égalité des candidats que garantissent des épreuves nationales.
La SO.P.PHI juge très sévèrement une réforme qui, de proche en proche, conduit à altérer en profondeur le métier de professeur au détriment de l’égalité à laquelle tous les élèves ont droit. En tous les cas, elle rappelle que l’épreuve de philosophie est, notamment grâce à son intervention, demeurée une épreuve écrite nationale, et que, pour cette raison, le professeur de philosophie, en tant qu’il enseigne dans le tronc commun, n’est pas concerné par la Note de service du 28 juillet 2021. Elle s’étonne donc de lire dans une note du Guide de l’évaluation, publié en septembre 2021 (page 7), que la philosophie est concernée par le projet d’évaluation. Cette note est sans fondement juridique. Ne faudrait-il pas que nos réformateurs soient au moins attentifs aux textes réglementaires qu’ils ont eux-mêmes rédigés ?
La note de service du 28 juillet 2021
dimanche, juillet 4 2021
Communiqué de la SO.P.PHI sur la réforme du baccalauréat : un bilan globalement négatif !
Par SO.P.PHI le dimanche, juillet 4 2021, 10:20 - Communiqués de la SO.P.PHI
Au terme de l’année scolaire qui s’achève, et après le fiasco de la correction de l’épreuve de philosophie, un bilan de la réforme du baccalauréat doit être effectué. La Société des Professeurs de Philosophie considère que cette réforme a été menée au détriment de la culture à laquelle les lycéens ont droit dans l’École de la République.
1– La spécialité « Humanité, littérature et philosophie » n’est pas en phase avec le travail authentiquement philosophique qui doit être accompli au lycée. D’ailleurs, cet enseignement para-philosophique entretient chez les élèves le préjugé selon lequel la philosophie serait plus en phase avec les lettres qu’avec les sciences, ce qui est un contresens au regard de la nature du questionnement philosophique. Pour cette raison, la SO.P.PHI réclame que les moyens de cette spécialité soient dévolus à un enseignement d’approfondissement en philosophie proposé aux élèves des classes terminales de la voie générale.
2– L’introduction du « grand oral » comme épreuve ayant plus de « poids » dans le baccalauréat nouvelle formule, que l’épreuve écrite de quatre heures de philosophie est une aberration. Une épreuve sans contenu disciplinaire véritable ouvre la voie d’une vaine rhétorique ou d’un bavardage sans substance, là où les lycéens ont besoin au contraire d’une authentique culture de l’esprit. Il faut que le ministère envisage de remettre les choses en place : un écrit portant sur un programme national de philosophie doit être plus déterminant dans l’évaluation terminale de la formation des élèves qu’un oral sans consistance qui n’a de « grandeur » que le nom.
3– Le dédain dont fait preuve la réforme du baccalauréat à l’égard de la philosophie comme discipline républicaine enseignée dans les lycées se retrouve évidemment dans la réforme du CAPES de Philosophie qui sera appliquée en 2022. On y a introduit une épreuve orale d’admission consistant en un entretien avec le jury portant sur « la motivation du candidat et son aptitude à se projeter dans le métier de professeur au sein du service public de l'éducation ». Faut-il encore répéter ce que doit savoir faire tout professeur de philosophie au sein de l’institution scolaire ? Une chose essentielle : poser un problème et instruire ce problème d’une façon élémentaire afin que tous les élèves, même les plus fragiles, puissent acquérir une culture philosophique initiale. C’est seulement le respect des programmes de philosophie de la voie technologique et de la voie générale qui sont déterminants à cet égard. Tout le reste n’est que poudre aux yeux et faux-semblant.
La SO.P.PHI le dit encore une fois : il faut que le ministère se ressaisisse et qu’il prenne conscience que le mépris de la philosophie comme discipline ayant un programme est en fait un mépris à l’égard des élèves eux-mêmes.
mardi, juin 22 2021
Communiqué de la SO.P.PHI : l’épreuve de philosophie au baccalauréat 2021 ou le mépris de la République
Par SO.P.PHI le mardi, juin 22 2021, 12:59 - Communiqués de la SO.P.PHI
Il est plus que temps que le Ministère se rende à l’évidence : les conditions de l’épreuve de philosophie du baccalauréat de cette session 2021 ne sont pas remplies. Du côté des élèves d’abord, certains ont eu une année de cours cependant que d’autres ont vu leur année amputée de moitié, le Ministère ayant autorisé les chefs d’établissement à décider au cas par cas du taux de cours.
La décision du Ministère de conserver la note de contrôle continu si elle est meilleure que celle de l’épreuve écrite, loin de régler ce problème, a vidé cette dernière de son sens pour nombre de lycéens, incitant certains à livrer des copies contenant des propos interpellant le correcteur, le narguant, parfois même l’insultant. En faisant de l’épreuve de philosophique censée couronner le baccalauréat un exercice facultatif, le ministère a exposé le travail des correcteurs au mépris.
La Société des Professeurs de Philosophie est indignée par cette situation. Elle demande aux responsables de l’éducation nationale de se ressaisir et de cesser de mépriser les professeurs de philosophie qui sont au service d’une École authentiquement républicaine !
lundi, juin 7 2021
Communiqué : Hommage solennel de la SO.P.PHI au Professeur Paty
Par SO.P.PHI le lundi, juin 7 2021, 11:29 - Communiqués de la SO.P.PHI
Au lendemain de l’assassinat de notre collègue Samuel Paty par un intégriste islamiste, la Société des Professeurs de Philosophie a publié un communiqué pour rendre hommage à sa mémoire. À l’occasion de son Assemblée Générale du 5 juin 2021, la SO.P.PHI tient à exprimer une nouvelle fois son hommage à ce collègue victime du fanatisme religieux, en lui donnant le sens d’un engagement pérenne, au-delà de l’émotion nécessaire et légitime.
dimanche, juin 6 2021
Assemblée Générale du 5 juin 2021 : les revendications de la SO.P.PHI
Par SO.P.PHI le dimanche, juin 6 2021, 17:37 - SO.P.PHI
L’assemblée générale ordinaire de la Société des Professeurs de Philosophie s’est tenue le 5 juin 2021. Le budget a été voté, le CA a été renouvelé, et une nouvelle « ligne de revendications » a été adoptée à l'unanimité. Après la mise en œuvre de la réforme du baccalauréat, la SO.P.PHI réclame un ensemble d’aménagements importants qui conforterait la place de l’enseignement de la philosophie au lycée dans le droit-fil de ce que le Rapport MATHIOT prescrivait.
dimanche, mai 9 2021
Communiqué de la SO.P.PHI : l’épreuve de philosophie au baccalauréat 2021
Par SO.P.PHI le dimanche, mai 9 2021, 17:49 - Communiqués de la SO.P.PHI
Le ministre Blanquer a décidé un aménagement de la session 2021 du baccalauréat concernant la philosophie : la note de contrôle continu sera retenue si elle est meilleure que celle de l’épreuve écrite. Il cède ainsi devant la pression exercée par les associations lycéennes.
La SO.P.PHI condamne ce revirement. Elle avait soutenu ce qui avait été annoncé, c’est-à-dire quatre sujets à l’écrit au lieu de trois, puisque cet aménagement permettait de tenir compte de la situation singulière des lycéens de terminale après une année scolaire marquée par l’urgence sanitaire. On pouvait alors envisager un regard bienveillant des jurys au moment des délibérations à partir d’une lecture des dossiers des candidats. Mais ce qui est décidé est tout simplement absurde. On se doute que les élèves estimant leur note annuelle satisfaisante abandonneront tout engagement dans l’épreuve écrite. Cette épreuve se trouve ainsi dénaturée.
Il faudrait que le ministère de l’éducation nationale revienne à la raison, et se souvienne que les professeurs de philosophie ont leur mot à dire lorsqu’il s’agit de l’évaluation républicaine de leurs élèves !
jeudi, mars 4 2021
Réforme du CAPES de philosophie : « du recrutement à l’embauche »
Par SO.P.PHI le jeudi, mars 4 2021, 06:42 - Enseignement de la philosophie
« Sourd aux nombreuses critiques et protestations, le Ministère de l’Éducation nationale impose une réforme du CAPES qui s’inscrit dans la ligne des précédentes. Instituant ouvertement le déclassement des professeurs en les livrant au caporalisme, elle confirme une politique scolaire qui depuis longtemps s’acharne à réduire la place du savoir. » Guillaume Pigeard de Gurbert en analyse les contradictions dans Mezetulle, le site de Catherine Kintzler :
« L’Éducation nationale ne recrute plus, elle embauche. »
mercredi, mars 3 2021
Audience de la SO.P.PHI à la DGESCO : le baccalauréat 2021
Par SO.P.PHI le mercredi, mars 3 2021, 11:49 - Audiences au Ministère de l'Education Nationale
La Société des Professeurs de Philosophie a été reçue en audience à la DGESCO le 2 mars 2021. Cette réunion de travail, présidée par Madame PRADEILLES-DUVAL, Cheffe de service de l’instruction publique et de l’action pédagogique, s’est tenue par visioconférence.
La SO.P.PHI était représentée par Monsieur FREY, président de l’association, et Monsieur PIGEARD DE GURBERT, membre du CA. L’APPEP et l’ACIREPH étaient également représentées. Monsieur BURBAGE, Doyen du groupe philosophie de l’inspection générale, était présent à cette réunion.
Le compte rendu de cette audience est ici :
- Sur notre site.
- En version à télécharger : DGESCO - 2 mars 2021
mardi, février 16 2021
Réforme du CAPES de Philosophie : communiqué de la SO.P.PHI
Par SO.P.PHI le mardi, février 16 2021, 09:42 - Communiqués de la SO.P.PHI
Dans son communiqué du 9 décembre 2019, la Société des Professeurs de Philosophie exprimait sa consternation à l’égard du projet de réforme du CAPES de philosophie. Cette réforme est arrivée à son terme avec le texte publié au Journal Officiel le 25 janvier 2021. Hélas, nous devons à la vérité de dire que nos craintes n’étaient pas vaines.
Le texte intégral du communiqué est ici : Réforme du CAPES de Philosophie : l’analyse de la SO.P.PHI
lundi, février 8 2021
Communiqué : menaces à l’égard de Monsieur Lemaire
Par SO.P.PHI le lundi, février 8 2021, 16:42 - Communiqués de la SO.P.PHI
La Société des Professeurs de Philosophie apporte son soutien à Monsieur Didier Lemaire. Ce professeur de philosophie est visé par des propos haineux, après avoir publié une analyse faisant suite à l'assassinat de Monsieur Samuel Paty.
La SO.P.PHI rappelle son attachement indéfectible à la liberté d’expression de tous les professeurs de philosophie : dans la République, nul ne saurait être fondé à menacer celui qui fait un usage public de sa raison !
dimanche, décembre 13 2020
Réforme du baccalauréat : un premier bilan de l’engagement de la SO.P.PHI
Par SO.P.PHI le dimanche, décembre 13 2020, 21:57 - Réforme du baccalauréat
Après la publication des sujets zéro de l’épreuve de philosophie au baccalauréat pour la voie technologique, un premier bilan de la réforme, concernant la place de la philosophie au lycée, peut être envisagé.
La SO.P.PHI n’a jamais soutenu la réforme du baccalauréat dans son ensemble. Et elle n’a jamais demandé la création d’une spécialité « Humanités, littérature et philosophie ». Toutefois, elle a été entendue sur l’essentiel qui concerne son objet : les programmes et les épreuves de philosophie.
– Les programmes de philosophie sont bien des programmes de notions élémentaires, en nombre réduit, accompagnées d’une liste d’auteurs.
– Les programmes de la spécialité HLP sont, quant à eux, des programmes de thèmes, ce qui permet à l’enseignement de la philosophie de garder son caractère initial en classe terminale.
– Les épreuves d’examen, pour la voie générale et la voie technologique, restent nationales.
– Dans la voie générale, sont conservées la dissertation et l’explication de texte, seuls exercices permettant d’évaluer le travail philosophique accompli par les élèves.
– Dans la voie technologique, la dissertation est également conservée, et la composition accompagnée de questions qui avait été introduite dans la série STHR a heureusement été abandonnée.
– Les textes d’accompagnement des nouveaux programmes sont certes perfectibles, mais ils sont bien en phase avec les exigences de ces programmes.
Il reste un point réellement problématique : l’explication de texte, dans la voie technologique. Cette épreuve présente un caractère de complexité qui mettra les élèves en difficulté. Au reste, elle s’écarte du programme puisqu’elle élude le moment critique qu’impose tout travail authentiquement philosophique. Ce nouvel exercice, parions-le, ne satisfera personne. En tous les cas, il faudra procéder à une évaluation sérieuse des effets de cette nouvelle épreuve, non seulement sur les résultats des élèves, mais également sur le travail des professeurs pendant l’année scolaire.
lundi, novembre 23 2020
Communiqué de la SO.P.PHI : la place de la philosophie au lycée dans la voie technologique
Par SO.P.PHI le lundi, novembre 23 2020, 13:38 - Communiqués de la SO.P.PHI
La SO.P.PHI est attachée à la place occupée au lycée par la philosophie dans la voie technologique. Elle considère que les difficultés rencontrées par de nombreux lycéens dans cette voie impliquent, à la fois, le respect de l’élémentarité dans l’enseignement comme dans les épreuves du baccalauréat qui lui sont solidaires, et un travail en classe avec un effectif réduit. Ces deux conditions sont nécessaires à la réussite de tous les élèves, sans exception, et à la reconnaissance de l’égale dignité des voies de formation dans l’École de la République.
La SO.P.PHI s’inquiète donc d’un projet de sujet-texte pour le baccalauréat qui, en n’étant pas en phase avec le programme, mettrait les élèves les plus fragiles en grande difficulté. Et elle rappelle ici sa demande d’un dédoublement des classes de philosophie dans la voie technologique.
samedi, novembre 21 2020
Textes d’accompagnement des programmes, et sujets zéro pour la voie technologique : l’analyse de la SO.P.PHI
Par SO.P.PHI le samedi, novembre 21 2020, 19:03 - Réforme du baccalauréat
1) La SO.P.PHI considère que les textes d'accompagnement des nouveaux programmes de philosophie sont bien de nature à préciser ce que ces programmes prescrivent. Ils sont en phase, notamment, avec la nécessaire solidarité entre ces programmes et les épreuves d’examen. Le texte portant sur l'évaluation, par exemple, est intéressant. Il faudra seulement éviter de s’en servir de manière « mécanique » dans les commissions d’entente et d’évaluation pour les transformer en « commissions de barème ».
2) Les sujets zéro concernant la voie technologique, qui sont en attente de validation de la DGESCO, ne soulèvent pas de difficulté en ce qui concerne la dissertation philosophique. En revanche, les sujets-texte proposés sont problématiques. La série de questions qui accompagne ces sujets, produit un effet de complication dont les élèves les plus fragiles n’ont pas besoin. Il faut dire que les attendus de l’épreuve sont bien peu compréhensibles. En ce qui concerne la partie 3 du sujet-texte, ces attendus rejettent un « usage antérieur » qui n’a pas existé. Il n’a jamais été question, en effet, d’inviter les élèves, à « donner leur avis sur la position de l'auteur » ou à « polémiquer en exposant d'autres théories ». Il suffit, pour s’en convaincre, de reprendre la note de service du 19 mai 2006. On pouvait y lire : « La dernière question, en proposant la discussion de l’idée centrale du texte, devra permettre au candidat d’en préciser la signification et de faire apparaître le problème dont il est question ». C’est en effet le problème qui est central lorsque l’on explique un texte philosophique. Le moment critique de l’explication est à cet égard essentiel. Ce moment est un dialogue silencieux et amical de la pensée avec elle-même. Il définit, précisément, le travail de réflexion et de jugement libre et éclairé, auquel invite nécessairement l’explication philosophique. La partie 3 de l’exercice révèle donc que les sujets-texte proposés ne sont pas en phase avec le programme de philosophie qui précise, à propos de l'explication de texte, que « l'élève explicite le problème posé ainsi que le rôle et le sens des propositions présentes et des concepts à l'œuvre dans le texte » (Exercices et apprentissage de la réflexion philosophique, §3). Il est significatif de remarquer ici que cette partie est intitulée « commentaire ». Ce vocabulaire est étranger à celui du programme qui parle, pour la voie technologique, exclusivement d’explication de texte, et jamais de commentaire.
La SO.P.PHI est attachée à la place occupée au lycée par la philosophie dans la voie technologique. Elle considère que les difficultés rencontrées par de nombreux lycéens dans cette voie impliquent, à la fois, le respect de l’élémentarité dans l’enseignement comme dans les épreuves du baccalauréat qui lui sont solidaires, et un travail en classe avec un effectif réduit. Ces deux conditions sont nécessaires à la réussite de tous les élèves, sans exception, et à la reconnaissance de l’égale dignité des voies de formation dans l’École de la République.
La SO.P.PHI s’inquiète donc d’un projet de sujet-texte pour le baccalauréat qui, en n’étant pas en phase avec le programme, mettrait les élèves les plus fragiles en grande difficulté. Et elle rappelle ici sa demande d’un dédoublement des classes de philosophie dans la voie technologique.
– L’analyse complète du sujet-texte (sujet zéro 1) sur notre site.
– Le fichier à télécharger : Le sujet-texte (sujet zéro 1) : l'analyse complète de la SO.P.PHI
samedi, octobre 17 2020
Assassinat de Monsieur Samuel Paty, Professeur au collège du Bois-d’Aulne : communiqué de la SO.P.PHI
Par SO.P.PHI le samedi, octobre 17 2020, 13:22 - Communiqués de la SO.P.PHI
Au moment où le fanatisme frappe l’École de la République, les membres de la Société des Professeurs de Philosophie adressent tout leur soutien et leurs condoléances à la famille de Monsieur Paty, à tous ses proches, ainsi qu’aux membres de la communauté éducative du collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine.
La Société des Professeurs de Philosophie affirme sa solidarité à l’égard des professeurs d’Histoire et de Géographie qui sont, aujourd’hui, particulièrement touchés parce que leur enseignement est au cœur de la transmission des valeurs de la République.
La Société des Professeurs de Philosophie exprime avec force son attachement indéfectible à une École authentiquement républicaine qui promeut, auprès de tous les élèves, et sans aucune exception, la liberté d’expression et la laïcité qui lui est indissociable.
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