PlatonLa « ligne » de la Société des Professeurs de Philosophie est définie à l’article 5 de ses statuts : « La SO.P.PHI considère qu'un authentique enseignement de la philosophie ayant pour finalité l'exercice réfléchi du jugement, un programme de notions, la dissertation et l'explication de texte lui sont indissociables. »

Cette « ligne » oriente ses prises de positions depuis 2008 : l’enseignement de la philosophie au lycée doit être initial. Lors de la réforme du baccalauréat, la SO.P.PHI a été entendue puisqu’on été retenus : 1) 4h de cours en voie générale avec des programmes de notions élémentaires accompagnées d’une liste d’auteurs, aussi bien pour la voie technologique que pour la voie générale ; 2) un examen national, avec la dissertation et l’explication de texte comme sujets.

L’assemblée générale du 5 juin 2021 a voté à l'unanimité une déclinaison des revendications initiales de la SO.P.PHI :

1- D’abord, il faut que soit abandonnée la question 3 du sujet 3 de la voie technologique, puisque l’exercice du commentaire est substitué à l’explication, en contradiction tant avec la lettre du programme qu’avec son esprit, l’explication impliquant une dimension critique inhérente à la position du problème du texte.

2- Ensuite, la spécialité "Humanité, littérature et philosophie" n’est pas en phase avec le travail authentiquement philosophique qui doit être accompli au lycée. Cette spécialité entretient d’ailleurs le préjugé selon lequel la philosophie serait plus en phase avec les lettres qu’avec les sciences, ce qui est un contresens au regard de la nature du questionnement philosophique. C’est la raison pour laquelle la SO.P.PHI a demandé qu’elle porte sur un programme de thèmes et non de notions afin de la bien distinguer de l’enseignement de la philosophie. Cependant, les moyens mobilisés pour cette spécialité devraient être mis exclusivement au service de l’enseignement de la philosophie.

– L’expérience montre que la spécialité HLP a créé une surcharge des services sans donner satisfaction sur la nature et le contenu de cet enseignement para-philosophique. Pour remédier à ces deux problèmes, il faut concentrer les moyens sur la classe terminale. La SO.P.PHI réclame un tronc commun de 5h, et une spécialité d’approfondissement de 3h avec un programme d’œuvres en petit nombre, et une explication de texte comme épreuve terminale.

Elle réaffirme ainsi la position qu’elle a défendue le 5 décembre 2017 devant la commission MATHIOT et que l’on retrouve dans le Rapport de cette commission où l’on peut lire : « La place de la philosophie est particulière au vu de son double statut de discipline élémentaire - au sens d'une discipline dont le premier niveau d'enseignement est proposé en terminale - en terminale et de son statut d'épreuve universelle parmi les épreuves terminales du baccalauréat ... Elle implique que, dans des conditions comparables à la situation actuelle, un enseignement de philosophie soit proposé à tous les élèves de terminale dans des conditions horaires adaptées au statut d'épreuve universelle Il conviendra aussi de prévoir que la philosophie, dès lors qu'elle garderait sa spécificité d'enseignement commençant en terminale, puisse intégrer plusieurs Majeures et être proposée en Mineure pour un volume horaire total permettant aux élèves intéressés de se former de façon solide. »

La création d’un enseignement de philosophie sur deux années dans le supérieur, et pas seulement dans la voie littéraire, sur le modèle de ce qui existe déjà en CPGE. Il s’agira d’un enseignement s’inscrivant dans la continuité du travail accompli en terminale. Le programme devra être un nouveau programme de notions élémentaires en petit nombre. L’évaluation devra rester la dissertation ou l’explication de texte.

3- Il faut enfin que soit augmenté le poids de la philosophie dans le baccalauréat (actuellement 8%) conformément à ce ce que demandait le Rapport MATHIOT : « Nous proposons que le poids de la philosophie dans le total du baccalauréat soit de 10 % pour tous les candidats. »

En résumé, un principe fondamental anime la SO.P.PHI dans ses combats depuis sa création : l’enseignement de la philosophie au lycée offre aux élèves une nouvelle dimension de la culture. Dans la voie générale et dans la voie technologique, cette culture trouve sa place dans le tronc commun avec un programme de notions élémentaires. La SO.P.PHI envisage à présent sa déclinaison :

– En terminale, une spécialité d’approfondissement doit offrir aux élèves un autre niveau d’initiation à la philosophie.

– Selon la logique d’articulation du secondaire et du supérieur mise en avant par le rapport MATHIOT, il faut que le travail philosophique accompli à la fin du secondaire soit poursuivi dans le premier cycle d’études universitaires.