'L’académie de Platon'Le 8 février s'est tenue une réunion des directions de départements de philosophie au Collège Franco-Britannique à Paris. Étaient présents, notamment, les représentants de l'APPEP et de l'ACIREPH ainsi qu'une délégation du collectif des professeurs de philosophie d’Ile-de France. La SO.P.PHI n'ayant été informée de cette réunion que par hasard, et "à la dernière minute", elle n'a pas pu être représentée ! De cette réunion a résulté un texte. La SO.P.PHI ne le cosigne pas pour ces raisons :''

La Société des Professeurs de Philosophie constate que le Rapport Mathiot reprend l’essentiel des propositions qu'elle a faites lors de l'audition de décembre concernant la place de la philosophie au lycée. Pour s’en rendre compte, il suffit de lire ce Rapport :

- Abordant la question des épreuves du nouveau baccalauréat, il évoque la dissertation et le commentaire de texte comme compétence que les élèves doivent maîtriser au sortir du lycée, c’est-à-dire avant de s’engager dans le supérieur (page 11).

- Lorsqu’il est question de l’épreuve de philosophie, une hypothèse est prise en considération : « les programmes proposés aux élèves tout au long de l'année, les épreuves et les sujets sont identiques pour tous quel que soit le parcours de formation mais, bien entendu, les formes de correction tiennent compte de ce parcours » (page 14). C’est précisément l’hypothèse que la SO.P.PHI a défendue. Elle considère qu'une épreuve universelle (au choix, une dissertation ou une explication de texte philosophique pour assurer l'articulation avec l'enseignement supérieur), et un programme commun de notions associé à une liste d'auteurs, en un mot, la mise en œuvre d'un enseignement élémentaire et universel de la philosophie est une garantie afin d'assurer à la philosophie la place qui lui revient au lycée. En terminale, la philosophie doit en effet tout à la fois s'intégrer et éclairer la culture générale de tous les élèves, quelle que soit leur voie de formation.

- Le projet initial comportait une introduction de la philosophie en première. Ceux qui le soutenaient prenaient le risque d'offrir notre enseignement aux ciseaux de Bercy qui en mettrait partout... des confettis. Et ils ouvraient la voie à une détermination des programmes au détriment des notions. Heureusement, la commission a entendu nos arguments. En effet, dans le cadre de l’architecture du lycée future, elle propose dans son rapport que nous gardions notre « spécificité d'enseignement commençant en terminale », et que nous puissions « intégrer plusieurs Majeures et être proposée en Mineure pour un volume horaire total permettant aux élèves intéressés de se former de façon solide » (page 39).

Sur ce point, notamment, le texte initial de la coordination (ce point a été modifié après notre contribution) ne nous semble pas sérieux ! Comment peut-on écrire que « L’enseignement de la philosophie comme spécialité disparaît dans le « rapport Mathiot » au profit d’une présence en mineure seulement » ?

- Enfin, nous sommes en phase avec ce passage du Rapport qui reprend les termes de la SO.P.PHI depuis sa création. En effet, la philosophie, lit-on à la page 40, doit conserver un statut particulier « qui est proposée comme discipline élémentaire à partir de la terminale ». Nous avons été entendus sur un point qui est central puisqu’il est déterminant à l’égard des réformes des programmes et des épreuves du baccalauréat qui vont bientôt être envisagées.

La Société des Professeurs de Philosophie ne cosigne donc pas un texte qui affirme, dès son préambule, que « Les propositions de cadrage de la réforme formulées par Pierre Mathiot dans ce rapport conduiraient à dénaturer l’enseignement de la philosophie au lycée ».

Or pour mémoire, à la page 14 du Rapport on peut lire : « Une épreuve écrite de philosophie (…) implique que, dans des conditions comparables à la situation actuelle, un enseignement de philosophie soit proposé à tous les élèves de terminale dans des conditions horaires adaptées au statut d'épreuve universelle. » C’est donc seulement sur ce point que la SO.P.PHI considère qu’il faut à ce jour s’engager en soutenant le principe d’un horaire de quatre heures hebdomadaires au moins pour le tronc commun en terminale. En effet, cette base est nécessaire à un authentique enseignement de la philosophie au lycée. Sans elle, l’élémentaire pourrait bien céder la place au rudimentaire. C’est sur elle que l’on peut envisager une formation philosophique initiale permettant de poursuivre dans de bonnes conditions, pour ceux qui en feront le choix, des études de philosophie dans le supérieur, ainsi qu’un éventuel approfondissement dans le cadre des « majeures » et des « mineures ».

Le 6 février, la SO.P.PHI a fait parvenir un courrier au Ministre Blanquer. Dans cette lettre, nous soutenons le Rapport et nous indiquons qu'à nos yeux la revendication qui est à l’ordre du jour est celle de l’horaire hebdomadaire universel (au moins quatre heures) qui doit être dévolu à la philosophie en terminale.

Les membres de la délégation reçue par la commission Mathiot le 5 décembre : Jean-Marie Frey (Président de la SO.P.PHI), Guillaume Pigeard de Gurbert (représentant de la Régionale de la SO.P.PHI de Limoges) et François Moriceau (Trésorier de la SO.P.PHI)

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