Vignette 2Après la publication du projet de programmes de philosophie du CSP, le débat peut s'engager pour que ce projet soit éventuellement amélioré à l’occasion de la consultation qui sera menée à partir du 10 juin. La SO.P.PHI prendra toute sa place dans ce débat tout à fait essentiel au regard de l'avenir de la philosophie dans les lycées de la République. Voici une première contribution :

Le problème qui se pose aux concepteurs d’un programme de philosophie consiste à concilier deux exigences apparemment contradictoires. D’un côté, pour être philosophique, et donc instruire philosophiquement les élèves, le programme doit nécessairement sauvegarder l’entière liberté philosophique du professeur, qui est aussi celle qui doit être reconnue aux élèves. De l’autre, parce qu’il s’agit d’un programme d’examen, il importe que les élèves sachent sur quoi ils vont être interrogés, ce qui implique que le programme soit déterminé.

Liberté et détermination : le projet du CSP concilie ces deux exigences. D’abord, en ce qu’il s’agit bien d’un programme de notions. L’étude d’une notion, en tant que telle, ne saurait être déterminée du dehors en la mettant en relation, fût-ce seulement de manière prioritaire ou privilégiée, avec tel ou tel champ philosophique. Ensuite, parce qu’il définit avec netteté les sujets réglementairement possibles à l’examen. Ceux-ci ne peuvent porter que « sur l’articulation de notions figurant au programme ou, pourvu qu’ils soient nettement délimités, sur une seule notion du programme interrogée dans l’une de ses dimensions essentielles ». Ces deux aspects sont étroitement liés. De deux choses l’une, en effet. Inscrire une notion dans un domaine ou associer des notions dans le libellé du programme n’a de vertu déterminante que si seuls sont possibles à l’examen les sujets qui se conforment à ce qu’implique la présentation des notions. Mais, par là-même, la liberté du professeur et de l’élève est contrainte et la notion n’est plus examinée en tant que notion mais dans son seul rapport à ce à quoi elle est liée. Ou bien, ces liaisons ne sont qu’indicatives, la liberté philosophique est alors sauvegardée mais n’importe quel sujet redevient possible et le candidat est en difficulté.

Ce sont ces deux écueils que le projet de programme évite : la contrainte qui subordonnerait le traitement philosophique des notions à des relations exogènes plus ou moins arbitraires ; et le flou de sujets d’examen indéterminés.

C’est pourquoi la SO.P.PHI a indiqué qu’en assurant « la liberté pédagogique du professeur de philosophie qui est une liberté philosophique », ce projet de programme fournit aux élèves un cadre favorisant leur réussite au sein de l’institution scolaire.