L’académie de PlatonLe rapport de la commission Mathiot concernant les réformes du baccalauréat et du lycée a été rendu public le 24 janvier. Le bureau de la SO.P.PHI et les membres de la délégation du 5 décembre ont pris connaissance de ce texte. Il en ressort une position sans ambiguïté de la Société des Professeurs de Philosophie.

Les parties du rapport qui intéressent plus particulièrement la SO.P.PHI sont ceux qui concernent son objet : la présence d’un authentique enseignement de la philosophie dans les lycées de la République et donc le programme de notions ainsi que les exercices de la dissertation et de l’explication de texte. La position de la SO.P.PHI ne saurait aller au-delà de ce qui regarde cet objet déterminé. Six points dans le rapport de la commission Mathiot sont alors à considérer :

1– D’emblée, abordant la question des épreuves du nouveau baccalauréat, le rapport évoque la dissertation et le commentaire de texte (page 11). Évidemment, nous sommes satisfaits que ces exercices soient ainsi envisagés explicitement.

2- Lorsqu’il est question de l’épreuve de philosophie, une hypothèse est prise en considération (p. 14) : « les programmes proposés aux élèves tout au long de l'année, les épreuves et les sujets sont identiques pour tous quel que soit le parcours de formation mais, bien entendu, les formes de correction tiennent compte de ce parcours ». Il s’agit mots pour mots d’une reprise de la proposition que la SO.P.PHI a faite lors de l’audition du 5 décembre devant la commission ! Cette proposition qui a présidé à la création de la SO.P.HI il y a 10 ans, est essentielle à nos yeux.

3- Alors que le projet initial comportait une introduction de la philosophie en première et qu’il ouvrait ainsi la voie à une détermination des programmes au détriment des notions, la commission a entendu nos arguments. En effet, dans le cadre de l’architecture du lycée future, elle propose dans son rapport que nous gardions notre « spécificité d'enseignement commençant en terminale » !

4- Plus frappant encore, ce passage qui reprend les termes qui sont ceux de la SO.P.PHI depuis sa création. La philosophie, lit-on à la page 40, doit conserver un statut particulier « qui est proposée comme discipline élémentaire à partir de la terminale ». Nous avons été entendus sur un point qui est central puisqu’il est déterminant à l’égard des réformes des programmes et des épreuves du baccalauréat qui vont bientôt être envisagées. On notera d’ailleurs que les pages 25 et 26 précisent que les associations disciplinaires (et donc la SO.P.PHI) seront consultées lorsque la question des programmes se posera. Nous rappellerons alors que le rapport Mathiot a reconnu l’élémentarité de notre discipline !

5- Enfin, une présence des professeurs de philosophie en amont de la classe terminale est évoquée, à la page 41, dans le cadre d’un enseignement de « culture humaniste ». Ce point s'accorde avec notre proposition d'une préparation à l'enseignement de la philosophie en classes terminales (qui est lui-même, par l'élémentarité et l'universalité de ses notions, mais aussi par la radicalité de son questionnement, ce qu'on pourrait appeler une introduction philosophique à la philosophie). On notera d’ailleurs que les dispositions de la circulaire de 2011 que nous avons défendues ne sont pas remises en cause.

6- Il reste la question épineuse, et essentielle pour nous, des horaires dévolus à notre discipline. La page 41 est à cet égard inquiétante : est envisagé, en effet, un volume horaire total de 12 heures environ pour 6 matières. Toutefois, rien n’est joué selon le rapport, puisqu'il précise qu'il faudra tenir compte du fait que "la place de la philosophie est particulière". Ce qui est important à nos yeux, c’est notamment « l’horaire plancher » de quatre heures, et sur ce point il faudra que nous nous manifestions avec force.

Le bureau de la SO.P.PHI, après l’analyse du rapport de la commission Mathiot, a donc décidé de soutenir les propositions de ce rapport concernant la philosophie. Il considère en effet que ce document n’oublie pas que la philosophie est une discipline de l’esprit qui est essentielle à une authentique culture de l’homme et du citoyen dans la République. Mais il exprime dans le même temps sa grande inquiétude concernant la question des horaires qui n’est pas tranchée.

Aussi, d’une part, la SO.P.PHI va expliquer ce qu’il y a de satisfaisant pour notre discipline dans le rapport de la commission Mathiot, et, d’autre part, elle prend immédiatement l’initiative en proposant à l’APPEP et à l’ACIREPH de se joindre à elle pour solliciter une audience auprès du Ministre afin de faire entendre la voix des professeurs de philosophie sur la question des horaires dans une démarche d'unité inter-associative.

Liens utiles :

Le rapport de la commission Mathiot est ici

Pour mémoire : ce que la SO.P.PHI a publié en 2009 concernant la réforme du baccalauréat est ici