L’académie de PlatonAu moment où nous pensions être "tirés d'affaire", la généralisation à toute la voie technologique des épreuves qui, cette année, seront celles de la série des sciences et technologies de l'hôtellerie et de la restauration est à nouveau à l'ordre du jour. J’ai contacté l’APPEP pour leur proposer un texte commun, mais elle a refusé cette proposition.

Lorsque l'on découvre les sujets 0, on s'aperçoit bien vite qu'il ne s'agit pas d'une "réformette" comme le soutien l’APPEP qui s'aligne ainsi sur une position qui pourrait être celle de l’ACIREPH. Ces sujets laissent songeur quand on pense qu'il était question d'aider les élèves ! Lors de l'Audience du 27 septembre auprès du groupe de philosophie, la SO.P.PHI a rappelé qu'à ses yeux "c’est du côté de l’élémentarité de l’épreuve écrite qu’il faut regarder, et que la « composition » et l'aménagement de la question 3 sur le texte dans la voie STHR lui semblaient moins élémentaires qu’une question bien posée." Et bien nous y sommes : que l'on prenne connaissance des sujets 0, et aussitôt on s'apercevra que nos craintes étaient bien fondées !

La position de la SO.P.PHI est la suivante :

- D’abord, l’actuelle réforme de l’épreuve du baccalauréat dans la série STHR n’a jamais été présentée comme une étape devant nécessairement conduire à une telle généralisation. L’audience du 27 septembre laissait même entendre le contraire. Et qu’un bilan des nouvelles épreuves ait été programmé en atteste, si l’on convient qu’un tel bilan ne saurait être une vaine formalité ! La SO.P.PHI ne saurait comprendre comment une généralisation de la réforme puisse être décidée avant même que son évaluation sérieuse ait été effectuée. Ce qu'il faudra évaluer, c'est le "fonctionnement" de la commission d'élaboration de ces nouveaux sujets, les effets de la réforme sur le travail des professeurs, et les copies des élèves (et non pas seulement les notes obtenues).

- Ensuite, la SO.P.PHI n’est pas hostile à une évolution de l’enseignement de la philosophie au lycée, notamment dans la voie technologique qui connaît des difficultés que nul ne saurait méconnaître. Elle est une association de professeurs qui sont intéressés par tout ce qui peut contribuer à conforter la place de la philosophie dans la voie technologique. Elle n’est donc pas hostile à une réforme des sujets d'examen qui se présenterait comme un projet d'aide à la rédaction de la dissertation ou de l'explication de texte philosophique. Or, précisément, une transformation générale de l’organisation du baccalauréat et donc du lycée n’est-elle pas envisagée par le ministère ? Pourquoi, en ce cas, précipiter les choses pour les seules épreuves d’examen de philosophie dans la voie technologique ? S'agit-il de les exclure du cadre de la réflexion qui sera nécessairement engagée à cette occasion ?

- Enfin, la SO.P.PHI rappelle que les programmes et les épreuves actuelles qui datent de 2003 sont le fruit de débats et de conflits qui ont agité les professeurs de philosophie pendant de longs mois, que cette période passée a abouti à un point d’équilibre qui ne saurait être négligé, que les choses devront certainement évoluer dans l’intérêt des élèves et notamment des élèves les plus fragiles de la voie technologique, que la SO.P.PHI est porteuse de propositions concernant cette évolution, mais qu’il convient de ne pas brusquer les choses au risque de réveiller les conflits au moment où un débat sur l’organisation du lycée et du baccalauréat se profile.

Le bureau de la SO.P.PHI va se réunir très prochainement pour réfléchir au moyen de rendre publique son analyse des sujets 0 et sa demande concernant l'évaluation de la réforme. Il faut que les professeurs de philosophie sachent ce qui attend leurs élèves !

Jean-Marie FREY, Président de la SO.P.PHI

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