La SO.P.PHI exprime sa consternation à l’égard du projet de réforme du CAPES de philosophie. Il est question de limiter le travail proprement philosophique des candidats à une seule épreuve écrite sur deux, et à une seule épreuve orale sur deux. Les autres épreuves seraient d’une autre nature : la présentation d’une séquence d’enseignement à l’écrit, et une épreuve principalement orientée vers la déontologie à l’oral.

Ceux qui envisagent de modifier les épreuves du CAPES devraient avoir à l’esprit ce que sont les programmes de philosophie des classes terminales. Car ces programmes déterminent très précisément la nature du métier de professeur de philosophie !

Les programmes de philosophie, aussi bien dans la voie générale que dans la voie technologique, sont constitués de notions, c’est-à-dire de champs de problèmes, et d’une liste d’auteurs. Ce que doit donc démontrer tout candidat au CAPES de philosophie ? Une chose essentielle : sa capacité à poser un problème et à instruire ce problème d’une façon élémentaire afin que tous les élèves, même les plus fragiles, puissent acquérir une culture philosophique initiale. Les exercices permettant au jury du concours d’évaluer cette compétence professionnelle ? À l’écrit : la dissertation et l’explication de texte. À l’oral : l’élaboration de leçons à partir d’une question, d’une notion, d’un couple de notions, ou d’un texte. Toute autre épreuve ne serait que poudre aux yeux et faux-semblant. Et le temps consacré à sa préparation ne serait qu’égarement à l’égard d’une authentique formation des professeurs de philosophie dans l’École de la République !