À l’occasion de la rédaction de documents d’accompagnement des nouveaux programmes de philosophie, le groupe de philosophie de l’Inspection Générale a consulté la Société des Professeurs de Philosophie sur cette question : quelle définition de la « problématisation » et des opérations intellectuelles qui l’accompagnent en philosophie ? La consigne : un texte court d’une quinzaine de lignes.

La proposition de la SO.P.PHI

Un problème n’est pas une simple question. Une question appelle une réponse. En philosophie, l’élève apprend à poser un problème : à adopter un recul critique, là où la question tendrait à lui imposer de se contenter de chercher la bonne réponse ou de dresser l’inventaire des réponses possibles. Cela suppose de mobiliser des opérations intellectuelles précises :

- La réalité sur laquelle porte la question ne résiste-t-elle pas à notre réflexion ?

- La question n’est-elle pas porteuse d’associations d’idées discutables, voire incompatibles ?

- Quelles distinctions conceptuelles faut-il mobiliser pour dissocier, opposer, ce que la question associe ou, inversement, pour associer, voire identifier, ce que la question oppose ?

- Quels sont les présupposés sur lesquels repose la question ?

- Quelles connaissances acquises par la lecture et l’étude des textes et des œuvres philosophiques faudra-t-il mobiliser pour identifier ce qui fait problème ?

Poser un problème, à partir d’une notion ou d’un texte, c’est ainsi se soustraire à la logique ordinaire de la question. C’est être armé pour avoir le courage de penser par soi-même.