La Société des Professeurs de Philosophie (SO.P.PHI)

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Enseignement de la philosophie

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lundi, janvier 23 2023

Dédoublement dans la voie technologique: une nouvelle lettre à Monsieur le Ministre de l'éducation nationale

Vignette 1En 2014, la SO.P.PHI a participé à la délégation qui a été reçue au ministère de l’Éducation Nationale à trois reprises pour réclamer le rétablissement du dédoublement d’une heure en philosophie dans les classes de la voie technologique.

En 2015, le ministère a fait parvenir une lettre à tous les recteurs pour leur demander de veiller à ce que la question du dédoublement des classes de philosophie dans la voie technologique soit prise en considération.

En 2019, la SO.P.PHI est revenue sur cette question par une lettre adressée à Monsieur le Ministre de l'éducation nationale dans une démarche d'unité intersyndicale et interassociative.

Aujourd’hui, elle poursuit son engagement en faveur de l’enseignement de la philosophie dans la voie technologique : dans une démarche d'unité intersyndicale et interassociative elle a signé une nouvelle lettre de revendication adressée à Monsieur le Ministre de l'éducation nationale.

La lettre est ici : Lettre au ministre - Janvier 2023

lundi, juin 8 2020

De la question au problème : la dissertation philosophique

Vignette 3En philosophie, la différence entre une simple question et un véritable problème est essentielle. Un sujet-question est d'abord l'indice d'un problème, et c'est pourquoi il faudra toute une instruction avant de pouvoir tenter d'y répondre. À l’évidence, le problème implique des opérations réflexives qui permettront de procéder à son examen en vue de son éclairage.‌ Ces opérations sont indissociables des notions qui constituent les programmes de philosophie des classes terminales.

La dissertation philosophique

Qu’est-ce-qu’un-problème ?

mercredi, juin 26 2019

Les sujets de philosophie au baccalauréat: le choix de l'élémentaire

Platon_Aristote.jpgUn sujet de dissertation proposé aux élèves de la série littéraire lors de la session de juin 2019, offre l'occasion de mettre en évidence, à partir de ce cas particulier, la nature de l'élémentaire qui doit présider à l’enseignement de la philosophie au lycée, et au choix des sujets pour le baccalauréat.

Le choix de l'élémentaire

mercredi, janvier 16 2019

Dédoublement dans la voie technologique: lettre à Monsieur le Ministre de l'éducation nationale

PlatonEn 2014, la SO.P.PHI a participé à la délégation qui a été reçue au ministère de l’Éducation Nationale à trois reprises pour réclamer le rétablissement du dédoublement d’une heure en philosophie dans les classes de la voie technologique.

En 2015, le ministère a fait parvenir une lettre à tous les recteurs pour leur demander de veiller à ce que la question du dédoublement des classes de philosophie dans la voie technologique soit prise en considération.

Aujourd’hui, la SO.P.PHI a donné son accord pour revenir sur cette question par une lettre adressée à Monsieur le Ministre de l'éducation nationale dans une démarche d'unité intersyndicale et interassociative.

La lettre est ici : Lettre au Ministre du 16 janvier 2019

La lettre de cadrage de 2015 : Dedoublement.pdf

mardi, janvier 8 2019

Lettre aux directeurs et directrices des départements de philosophie

Vignette 1La SO.P.PHI a fait parvenir aux directrices et directeurs des départements de philosophie une lettre rappelant ses positons au regard de la question des programmes de philosophie en terminale. On trouvera ce courrier en suivant le lien ci-dessous.

La lettre de la SO.P.PHI

mardi, septembre 4 2018

Les sujets du baccalauréat 2018 dans la série STHR : le chemin de l'élémentaire ?

Platon_Aristote.jpgLa SO.P.PHI n’est pas hostile par principe à une évolution des sujets d'examen dans la voie technologique. Cependant, elle constate que la « composition guidée » et l'explication de texte qui ont été proposées à la session de juin 2018 du baccalauréat de la série STHR sont maladroits.

Ainsi, par exemple, le B de la composition laisse implicite l’étape qui consiste à s’interroger sur la distinction du besoin et du désir : le candidat n’a-t-il pas à apprécier sa pertinence au regard du problème qu'il décide de poser ? De même, le D du même sujet évite, et donc exclut, de demander d'organiser une démarche dissertative. Autrement dit, il décompose d'une manière contestable, au lieu de rechercher l'élémentarité. Il n'invite pas à composer mais seulement à « répondre ».

Certes, la SO.P.PHI juge intéressante l’intention qui préside à ces nouveaux sujets, puisqu’elle est favorable à toute évolution qui faciliterait la réussite des élèves les plus fragiles. Mais elle considère que la mise en œuvre de cette intention au baccalauréat 2018 impose des obstacles aux candidats plutôt que de leur permettre d'identifier et de surmonter des difficultés.

Nous espérons que l’évaluation de cette « expérience » permettra de retrouver le chemin de l'élémentaire !

Sujets du bac STHR 2018

L'analyse des sujets 0 publiée par la SO.P.PHI en novembre 2017 est ici

lundi, avril 23 2018

« Philosophie scolaire pour enfants » : la Note d’orientation du Groupe de philosophie de l'inspection générale

Vignette 1Dans un Note d’orientation publiée en février 2018, le Groupe de philosophie de l’inspection générale prend position relativement à la « discussion à visée philosophique » (DVP) qui s’est progressivement installée dans l’École dès l’enseignement élémentaire. La SO.P.PHI souscrit pleinement aux analyses éclairées que ce texte propose, et à la prescription qu’il en dérive.

En substance, puisque dans l’Ėcole de la République, « philosophique » renvoie à un usage institutionnel et disciplinaire, et puisque selon les textes de 1882 qui fondent encore cette École, l’instituteur doit écarter « toute discussion philosophique et théologique » afin de ne pas outrepasser un enseignement proprement laïc, de ne pas troubler les consciences et de ne pas diviser les esprits entre eux, alors il convient de ne pas s’égarer dans une « improbable philosophie scolaire pour enfants » et d’envisager que « peut-être, une discussion à visée réflexive, débarrassée des équivoques d'une supposée « philosophie » pourrait avoir une raison d'être ».

Lien utiles :

- La note d’orientation du Groupe de philosophie

- La « discussion à visée philosophique »

jeudi, septembre 28 2017

CAPES Interne

L’académie de PlatonLa SO.P.PHI s'indigne de la disparition du CAPES Interne. Elle est cosignataire d'une lettre au Ministre de l’Éducation Nationale.

"Nos organisations dénoncent la fermeture du Capes interne de philosophie pour la session 2018, alors que nous comptons un nombre croissant de non-titulaires dans cette discipline. Cette décision brutale lèse de nombreux collègues qui ont consacré leur été à la préparation de ce concours dont le programme est paru il y a cinq mois. Nous nous interrogeons également sur le maintien du CAER (Capes interne dans le privé), instaurant ainsi une inégalité de traitement avec l’enseignement public." ...

Le texte intégral de cette lettre : CAPES Interne 2017

vendredi, décembre 2 2016

L'élémentarité : une réalité pédagogique (2)

Vignette 1Lors de la rencontre organisée par la régionale de la SO.P.PHI de l'Académie de Nantes à Angers le 26 novembre sur le thème de L'élémentarité, étaient présents, pour les 2/3, des professeurs du secondaire, et, pour 1/3, des collègues enseignant en CPGE. Les échanges ont permis de réfléchir un point essentiel du métier de professeur de philosophie.

La position de la SO.P.PHI sur cette question est ici : L'élémentarité : une réalité pédagogique

Une deuxième rencontre portant sur la question de l'élémentarité sera organisée par la régionale de l’Académie de Nantes entre mars et mai 2017. Il s’agira de réfléchir sur la mise en œuvre du principe d’élémentarité.

dimanche, septembre 18 2016

L'élémentarité : une réalité pédagogique

PlatonLa régionale de la Société des Professeurs de Philosophie de l'Académie de Nantes organise une rencontre le samedi 26 novembre 2016 au lycée Henri Bergson (Angers) sur le thème :

L'élémentarité : une réalité pédagogique

« Les notions, lit-on dans les programmes de philosophie des classes terminales, définissent les champs de problèmes abordés dans l’enseignement. » Traiter une notion, c’est donc poser un problème, et instruire ce problème. Evidemment, le traitement de chaque notion doit-être suffisamment substantiel pour que les élèves soient préparés à l‘examen. Mais qu’est-ce qu’une analyse suffisamment substantielle ? Nos programmes ne répondent-ils pas à cette interrogation ? « L’enseignement de la philosophie en classes terminales, précisent-ils, présente un caractère élémentaire. » Une question, ici : qu'est ce qu'un enseignement élémentaire en philosophie ?

Le programme de la matinée :

- 8h45 : accueil des participants - 9h/9h30 : ouverture par Jean-Marie Frey (président de la SO.P.PHI) : l'élémentarité et le programme de notions - 9h30/11h30 : échanges et mutualisation des exemples - 11h30/12h : synthèse des travaux de la matinée

Inscription par courriel : so.p.phi@orange.fr

vendredi, mai 20 2016

État des lieux de l'enseignement de la philosophie : quand le SNES et l'ACIREPH parlent d'une même voix (suite)

Platon_Aristote.jpgIl y a quelques mois, le SNES et l'ACIREPH ont lancé une consultation dont le contenu était proprement ahurissant. On y trouvait ces idées, rabâchées depuis les années 2000, selon lesquelles la cause de tous nos maux résiderait dans nos programmes, "trop indéterminés" ou dans les épreuves du bac, "très inadaptées".

À l’arrivée, le questionnaire n'a suscité que 420 réponses (sur environ 5000 professeurs de philosophie). Chacun se rend bien compte que cette pseudo-consultation est dérisoire. Elle ne saurait constituer un état des lieux de l'enseignement de la philosophie. Comment pourrait-elle justifier une quelconque dénaturation des programmes de notions et des épreuves du baccalauréat, notamment dans la voie technologique ? D'ailleurs, les résultats de l'enquête sont insignifiants au regard des espérances de ses promoteurs. Ainsi, à titre d'exemple, il n'y a que 218 professeurs qui considèrent les programmes comme une raison principale des difficultés des élèves, et on ne trouve que 80 réponses pour critiquer leur "indétermination". On ne compte pas plus de 155 professeurs pour souhaiter remplacer totalement les épreuves d'examen dans les séries technologiques, et, c'est péniblement que l'on atteint 15 réponses pour fustiger l'inadaptation des épreuves du baccalauréat !

Texte adressé par le Président aux membres de la SO.P.PHI en janvier 2016

samedi, juillet 11 2015

État des lieux de l'enseignement de la philosophie : quand le SNES et l'ACIREPH parlent d'une même voix

L’académie de PlatonLe SNES est-il devenu le porte-parole de l'ACIREPH ? Dans son questionnaire "pour un état des lieux de l'enseignement de la philosophie dans le secondaire" on trouve l'idée sans cesse répétée par l'ACIREPH depuis les années 2000 selon laquelle les programmes seraient "trop indéterminés". Et une question demande si les principales raisons des difficultés rencontrées par les élèves ne seraient pas le programme ou bien les épreuves du bac. Ainsi, le SNES s'aligne purement et simplement sur la position de ceux qui ignorent totalement le caractère élémentaire de notre enseignement en classes terminales ! Au reste, on croit rêver lorsqu'on lit la question qui envisage de remplacer les notions par des problèmes. Et l'on s'interroge. Comment est-il possible d'être ignorant de la nature de notre métier au point de ne pas savoir qu'une notion est précisément définie par nos programmes comme un champ de problèmes ? On comprend donc que le SNES soit dans l'obligation de remercier chaleureusement l'ACIREPH et de lui offrir un lien vers son site !

Jean-Marie Frey, Président de la SO.P.PHI

Lien utile : le questionnaire ACIREPH/SNES

mardi, octobre 28 2014

La philosophie dans la voie technologique: l'engagement de la SO.P.PHI

PlatonChacun sait bien que l'enseignement de la philosophie dans la voie technologique n'est pas aisé, notamment dans les classes des séries industrielles. À l'évidence, la perte du dédoublement d'une heure de cours vient encore dégrader les choses. Toutefois, un tel constat ne justifie en aucune manière les fausses solutions qui ne peuvent que dénaturer notre enseignement. À cet égard, les modifications des épreuves du baccalauréat de la voie technologique envisagées par certaines associations sont éloquentes.

Que l'ACIREPH renaisse de ses cendres pour proposer l'abandon de la dissertation, cela n'étonnera personne. Cette association a toujours refusé le principe d'un programme de notions, de champs de problèmes. Et elle a bien compris que, pour parvenir à ses fins, il était urgent de commencer par renoncer à l'exercice qui consiste, précisément, à poser un problème et à instruire ce problème. Que le SNES s'associe à ce genre de démarche, cela surprendra davantage. Certes, il est bien légitime qu'un syndicat de professeurs s'occupe de didactique. Encore faudrait-il qu'il le fasse avec un peu de sérieux ! Le SNES a prétendu s'appuyer sur un "large consensus" pour proposer une refonte des épreuves de philosophie de la voie technologique. Ce syndicat est-il devenu le porte-voix de l'ACIREPH ? On est tenté de le croire. En tous les cas, dans le questionnaire qu'il a adressé à ses adhérents, un QCM est envisagé comme une épreuve d'examen ! Reste la position étrange de l'APPEP. Dès la fin de l'année dernière, elle proposait la réduction à trois heures de l'épreuve de philosophie. Tant pis pour les élèves sérieux qui, même s'ils sont peu nombreux, travaillent quatre heures. Plus mystérieux encore, son "sentiment" sur les questions qui accompagnent le sujet-texte. Sur son site, on trouve cette phrase : "On peut avoir le sentiment que les élèves porteraient davantage d’attention au texte s’il n’y avait pas de questions, plutôt que des questions auxquelles ils croient qu’il suffit de répondre comme si elles n’exigeaient d’eux qu’une compréhension partielle." Cette remarque semble révéler une méconnaissance étonnante de la note de service qui précise, justement, que les questions "n'ont pas pour but principal de vérifier ponctuellement la compréhension du texte".

La SO.P.PHI doit s'engager. Aussi, elle organisera une réunion à Angers le samedi 2 juin (le lieu et l'heure seront précisés bientôt). Ses adhérents et sympathisants seront invités à débattre des épreuves du baccalauréat de la voie technologique. Il s'agira de s'entendre sur une position à faire valoir publiquement au moment où le débat s'ouvrira officiellement.

Jean-Marie Frey, Président de la SO.P.PHI

Liens utiles :

Note de service sur la nature des questions : BO n°23 du 08/06/2006

L'explication de texte, éléments de méthode

Un exemple d'explication de texte en série STG

(Publié le 26/03/2012)

La philosophie au lycée avant la classe terminale

Platon_Aristote.jpgLa SO.P.PHI a soutenu le projet d'une introduction de la philosophie avant la classe terminale parce que ce projet ne dénature en rien notre métier. À cet égard, une lecture attentive de la circulaire qui organise les choses est éclairante (BO n°9 du 3 mars 2011). Ce qui est proposé, c'est une préparation et non d'une initiation à la philosophie (Introduction, alinéa 4; et Objectifs, 3, alinéa 1). C'est seulement en classe terminale que notre enseignement initie à la philosophie. "Cet enseignement, précise bien le texte ministériel, est maintenu dans ses programmes, finalités, contenus et horaires actuels." (Intro., alinéa 1) Par suite, c'est d'une introduction de la philosophie dans un cadre interdisciplinaire dont il est question (Objectifs, 2, alinéa 1 ; et Modalités, 1, alinéa 1). Il ne s'agit en aucune manière de s'engager dans une introduction à la philosophie avant la classe terminale. Comment pourrait-il en être autrement ? Serait-il bien raisonnable de proposer une initiation à une initiation ?

La nature de cette préparation doit être comprise à partir de la lecture de l'annexe qui accompagne notre circulaire, et qui propose une liste de sujets à traiter en priorité. On remarquera que c'est à chaque fois une question "en relation avec" un objet appartenant aux programmes d'autres disciplines qui est posée. Ainsi, on peut lire, par exemple : "La question du meilleur régime", en relation avec " Citoyenneté et démocratie à Athènes (Vème-IVème siècle av. J-C)". Puisque les programmes de philosophie sont constitués de notions qui ne sont rien d'autre que des champs de problèmes, alors préparer au travail philosophique qui viendra plus tard, cela consiste nécessairement à passer de "l'objet" qui appartient à une discipline qui n'est pas la philosophie, à la formulation d'un problème, c'est-à-dire à la mise au jour d'un réel qui résiste à la pensée.

Deux liens proposant quelques exemples illustrant cette démarche :

Philosophie avant la terminale 1 et Philosophie avant la terminale 2

Jean-Marie Frey, Président de la SO.P.PHI

(Publié le 12/02/2012)

L'abandon des actuelles épreuves de philosophie dans la voie technologique : une menace pour l'enseignement de la philosophie !

L’académie de PlatonAu début des années 2000, les professeurs de philosophie, au terme d'un long combat d'idées, ont obtenu que les programmes qui déterminent leur enseignement soient constitués de notions, c'est-à-dire de champs de problèmes. Ce n'était pas gagné d'avance ! Certains souhaitaient introduire dans ces programmes des questions déterminées avec précision. Ils y voyaient le moyen de faciliter le travail des élèves. Ils oubliaient que ce n'est pas en renonçant à la philosophie que l'on peut rendre plus aisé son enseignement ! En rappelant que philosopher, c'est toujours affronter la résistance du réel, et, pour cette raison, poser et instruire un problème, les professeurs, dans leur immense majorité, ont manifesté leur attachement à une authentique pratique de la philosophie au lycée. Ils ont été entendus. La spécificité de leur discipline a été préservée. Ce point d'"histoire" permet de comprendre pourquoi, dans les programmes de philosophie des séries générales et technologiques, on peut encore lire : "L'enseignement de la philosophie en classes terminales a pour objectif de favoriser l'accès de chaque élève à l'exercice réfléchi du jugement, et de lui offrir une culture philosophique initiale." La chose semblait entendue. Pourtant, la SO.P.PHI alerte tous les professeurs de philosophie sur un grand danger qui pèse à nouveau sur leur métier.

Certains syndicats et associations ont demandé à être reçus par Monsieur le Doyen de l'Inspection Générale de Philosophie. L'objet de cette entrevue est alarmant. Le SNES et l'ACIREPH proposent une modification des épreuves de philosophie concernant la voie technologique. Que l'on ne se méprenne pas sur la position de la SO.P.PHI. Cette association réunit des enseignants qui connaissent parfaitement les difficultés rencontrées dans les classes technologiques. L'absence de maîtrise, par les élèves, des règles les plus élémentaires de l'écriture, les conditions de travail, aggravées par la perte du dédoublement d'une heure de cours, constituent, pour n'évoquer que ces deux points, de lourds handicaps. Il est donc légitime de s'interroger. La SO.P.PHI est prête à s'engager dans une réflexion portant sur les épreuves auxquels les élèves des séries technologiques doivent être préparés. Toutefois, que ceux qui prétendent défendre notre enseignement s'expriment avec clarté ! Qu'envisagent-ils au juste ? Nous le savons bien : certains ont déjà renoncé à la dissertation et au texte suivi de questions. Que veulent-ils mettre à la place ? Un exercice "encadré" ? Des questions de cours ? De quel cours ? Quoi d'autre ? On l'aura compris : que l'on abandonne la dissertation et l'explication de texte qui constituent les deux modalités d'épreuve invitant à poser un problème avant de l'instruire, et, aussitôt, volens nolens, on renonce à "l'exercice réfléchi du jugement" que les programmes, précisément, posent comme la finalité même de l'enseignement de la philosophie ! Comment la nature des programmes de notions ne s'en trouverait-elle pas profondément altérée ? Et pourquoi ce qui prévaudrait dans la voie technologique ne serait-il pas, demain, applicable aux autres séries ? Car enfin, n'y a-t-il pas également des élèves en grande difficulté dans certaines classes de la voie générale ? Ce qui est en jeu, c'est le socle de notre métier : l'exercice d'une véritable réflexion philosophique au cœur de l'école de la République.

Jean-Marie Frey, Président de la SO.P.PHI

(Publié le 12/02/2012)

La philosophie avant la classe terminale

Vignette 1Sur son site, l’ACIREPH se félicite de « voir reconnue la nécessité de former les élèves des lycées à la philosophie, à partir de la seconde ». Il ne faut pas se méprendre. La SO.P.PHI ne rejoint aucunement ceux qui prétendent modifier la nature même de notre métier.

Chacun l’aura compris, l’ACIREPH souhaite une introduction de la philosophie en amont de la classe terminale parce qu'elle y voit un moyen d'introduire une « progressivité » de notre enseignement, et, par suite, une détermination des programmes mettant fin aux programmes de notions auxquels nous sommes attachés. Or, c’est précisément ce que l’annonce du ministre de l’Éducation nationale exclut absolument ! Si nous soutenons l’expérimentation qui devrait voir le jour, c’est parce qu’en réalité elle pérennisera nos programmes actuels, et qu’elle n’altèrera en aucune manière la nature et la finalité de notre enseignement en classe terminale.

La SO.P.PHI est une association de professeurs de philosophie. Elle exige d’elle-même la cohérence de ses positions. Elle propose le remplacement de quatre des huit heures de philosophie en série littéraire par un enseignement d’approfondissement offert à tous les élèves des classes terminales. Cette proposition n’a de sens que dans la mesure où le programme de philosophie est un programme composé de notions, c’est-à-dire de champs de problèmes ! À ses yeux, tout doit être mis en œuvre pour qu’un authentique travail philosophique continue d’être accompli dans le Lycée de la République. Elle croit favorable à ce travail de distinguer rigoureusement : une préparation à l’enseignement de la philosophie en classes de seconde et de première ; une initiation à la philosophie en classe terminale consistant à instruire des problèmes fondamentaux avec la radicalité et l’élémentarité que requiert toute initiation ; un approfondissement de l’instruction de ces problèmes avec les élèves qui en auront le plus besoin dans leurs études supérieures.

Jean-Marie Frey, Président de la SO.P.PHI

(Publié le 28/11/2010)

Expérimentation d'un enseignement anticipé de la philosophie : la position de la SO.P.PHI

Platon_Aristote.jpgLe jeudi 18 novembre 2010, à l’occasion de la cérémonie d'ouverture de la Journée mondiale de la philosophie à la Maison de l'Unesco, le ministre de l'Éducation nationale a présenté de nouvelles mesures pour développer l'enseignement de la philosophie, notamment l'expérimentation d'un enseignement anticipé de la philosophie dès la rentrée 2011. Quelle est la position de la SO.P.PHI ?

La SO.P.PHI a toujours été opposée à une initiation à la philosophie en classe de première. Dans L’enseignement Philosophique (mai-juin 2010), en qualité de président de notre association, j’ai écrit : « Nous devons résister à la tentation d’une initiation à la philosophie en première littéraire. Cette fausse solution réduirait notre horaire en terminale. Et puis elle conduirait à mettre en cause la nature de nos programmes. Faudrait-il déterminer un parcours sur deux ans ? Comment alors ne renoncerait-on pas aux notions ? Au reste, que signifierait une initiation à la philosophie, puisque notre enseignement en terminale possède déjà un caractère élémentaire ? » Le cœur de notre position réside en ce point : le programme de philosophie dans le Lycée français est constitué de notions, c’est-à-dire de champs de problèmes, et, pour cette raison, toute idée de « progressivité » sur plusieurs années exprime une méconnaissance profonde de l’essence même de notre métier. Cette position conduit la SO.P.PHI à accueillir favorablement les nouvelles mesures présentées par Luc Chatel.

D’abord, la SO.P.PHI constate que la place et la nature de l’enseignement de la philosophie en classe terminale ne sont pas remises en question. Le ministre de l’Éducation nationale réaffirme « l’importance et la richesse de cette formation dans les classes terminales de toutes les séries du lycée général et technologique, dans son statut et ses finalités, dans ses programmes et ses horaires ». La chose est claire : nos programmes ne seront pas dénaturés. Évidemment, cela constitue à nos yeux un point essentiel ! Luc Chatel évoque un travail portant sur « la précision de la langue », « le raisonnement et l’argumentation, à travers la lecture des grands textes d’idées » et « l’écriture de textes présentant une réflexion ordonnée ». Il annonce des interventions du professeur de philosophie dans le cadre de l’ECJS, de l’interdisciplinarité, de l’accompagnement personnalisé. Toutefois, il précise que « ce développement de la philosophie en seconde et en première ne se fera pas au détriment ni des programmes, ni des horaires de la classe de terminale. » En un mot, ce qui se dessine, ce n’est pas une initiation à la philosophie en classes de première et de seconde, mais bien une préparation des élèves au travail philosophique qu’ils auront à effectuer en classe terminale. La SO.P.PHI est en phase avec une telle orientation. Au fond, et dans les faits, cette pratique n’était-elle pas déjà autorisée par les textes ? Néanmoins, la SO.P.PHI tient à rappeler qu’un enseignement de la philosophie suppose au moins quatre heures de cours par semaine. Une préparation à cet enseignement ne saurait en aucun cas justifier la suppression de l’heure de dédoublement en série scientifique, heure bien souvent utilisée par les professeurs comme une heure de cours en classe entière ! Semblablement, la suppression de l'heure de dédoublement en séries technologiques ne va-t-elle pas à l'encontre des attendus de l'analyse de Luc Chatel ? Au lieu de développer notre enseignement, elle le restreint pour des élèves qui en ont autant besoin que leurs camarades de séries générales.

Le ministre de l’Éducation nationale évoque « un enseignement de préparation à la philosophie en première littéraire. » Toutefois, la présence du professeur de philosophie en amont de la classe terminale n’est pas réduite à la seule voie littéraire. Sur ce point, nous retrouvons notre préoccupation concernant la crise de cette voie dans nos Lycées. Tout changement qui tendrait à réduire la présence des professeurs de philosophie aux seules classes littéraires ne saurait corriger les problèmes d’orientation que nous constatons dans nos établissements. Nous le savons : les derniers latinistes et hellénistes, pour ne citer qu’eux, ont depuis longtemps choisi de s’orienter vers une terminale scientifique. Aussi, la SO.P.PHI continue de penser qu’une autre réforme est possible et souhaitable : un approfondissement offert aux élèves parvenus en classe terminale, et notamment aux élèves qui, en série scientifique, auront besoin de la philosophie dans le cadre de leurs études supérieures.

Dans son discours, le ministre de l’Éducation nationale met l’accent sur les initiatives locales. Cependant, il semble que la logique de la décentralisation soit limitée au moins sur un point : le rôle de l’inspection de philosophie. « Naturellement, déclare Luc Chatel, les corps d’inspection seront appelés à jouer pleinement leur rôle d’expertise, de conseil, d’accompagnement et d’évaluation de ces projets. » La SO.P.PHI est attachée à un enseignement de la philosophie strictement inscrit dans un cadre républicain. Les expériences pédagogiques ne sauraient être abandonnées purement et simplement à telle ou telle initiative locale. Pour cette raison, l’implication de l’inspection de philosophie nous semble précieuse.

Les débats que suscitent les modifications de l’exercice de notre métier démontrent l’importance de la place occupée par la philosophie dans le Lycée français. La SO.P.PHI veut que cette place soit préservée. Par conséquent, elle sera toujours favorable aux changements qui permettront de pérenniser un enseignement authentiquement philosophique au cœur de la République. Mais elle ne saurait accepter que les moyens de cet enseignement soient mis en œuvre au détriment de l’essentiel : un vrai travail philosophique en classe terminale.

Lien utile :

Journée Mondiale de la Philosophie

Jean-Marie Frey, Président de la SO.P.PHI

(Publié le 21/11/2010)

La crise de la voie littéraire au lycée

L’académie de PlatonLa voie littéraire a commencé de disparaître au lycée ! Les bons latinistes, et les derniers hellénistes se sont depuis longtemps tournés vers la filière scientifique. Et les élèves qui s’engagent encore dans les classes dites littéraires le font la plupart du temps parce qu’ils ont choisi en premier lieu une option «Arts plastiques », « Histoire des arts », « Théâtre » ou « Musique », ou bien encore « Cinéma ».

Nous ne pensons pas que la crise de la voie littéraire puisse être dépassée au moyen d’une introduction d’un enseignement de la philosophie en classe de Première. Il nous semble essentiel de ne pas oublier que l’enseignement de la philosophie en classe terminale est déjà une véritable introduction, proprement philosophique, à la philosophie : une formation élémentaire. Nous croyons donc plus sage d’envisager une autre solution, plus radicale, et plus judicieuse pour l’avenir de la philosophie dans les lycées français.

La SO.P.PHI, en effet, est favorable à l’inscription de la philosophie dans le cadre de la préparation à un Baccalauréat Général unique sur la base suivante : que le programme reste un programme de notions ; que tous les élèves bénéficient d’un volant horaire conséquent – quatre heures hebdomadaires est un minimum ; qu’une option « lourde » proposant quatre heures par semaine soit proposée à tous les élèves qui le souhaiteraient (du fait notamment de leurs projets d’orientation post-bac, qui amènent beaucoup d’élèves à recevoir un enseignement de philosophie ou de lettres et philosophie dans le cadre d’épreuves de culture générale après le baccalauréat) et non aux seuls élèves de l’actuelle série « littéraire ».

(Publié le 04/11/2009)