Vignette 3La réforme du baccalauréat est cette année mise véritablement en œuvre. Et on peut le dire : le bilan est catastrophique ! D’abord, tandis que le discours politique claironne depuis vingt ans l'objectif d'une « reconquête du mois de juin », l'action politique a tout bonnement dispensé les élèves du troisième trimestre. Depuis les épreuves de spécialités qui se sont déroulées en mars, l’absentéisme dans les lycées est colossale. On a également vu se multiplier les incivilités et le désordre dans certains établissements. Il faut dire que les lycéens sont invités à suivre des cours dépourvus de la finalité que leur donnait l'examen terminal. 

Et la philosophie n’est pas épargnée ! L’épreuve écrite terminale a lieu après que les élèves ont reçu leur affectation sur Parcoursup pour la rentrée suivante. Autant dire que cette épreuve se retrouve vidée de son sens. Au demeurant, et puisqu’elle compte seulement pour 8% du total des notes, son importance dans l'esprit des élèves est logiquement directement indexée sur ce poids anecdotique.

Devant l’ampleur de ce désastre, on se dit que la République à tout de même une chance : que les réformateurs de l’École ne s’occupent pas de l’aviation civile. Car alors, avec un tel niveau d’aveuglement dans leur manie réformatrice les avions s’écraseraient sur nos villes ! Ce fiasco exige une réaction très sérieuse du ministère de l’éducation nationale. La Société des Professeurs de Philosophie (SO.P.PHI) demande que soient rétablies toutes les épreuves écrites au mois de juin, et que la philosophie compte au moins pour 10% du bac.

Le Bureau