PlatonChacun sait bien que l'enseignement de la philosophie dans la voie technologique n'est pas aisé, notamment dans les classes des séries industrielles. À l'évidence, la perte du dédoublement d'une heure de cours vient encore dégrader les choses. Toutefois, un tel constat ne justifie en aucune manière les fausses solutions qui ne peuvent que dénaturer notre enseignement. À cet égard, les modifications des épreuves du baccalauréat de la voie technologique envisagées par certaines associations sont éloquentes.

Que l'ACIREPH renaisse de ses cendres pour proposer l'abandon de la dissertation, cela n'étonnera personne. Cette association a toujours refusé le principe d'un programme de notions, de champs de problèmes. Et elle a bien compris que, pour parvenir à ses fins, il était urgent de commencer par renoncer à l'exercice qui consiste, précisément, à poser un problème et à instruire ce problème. Que le SNES s'associe à ce genre de démarche, cela surprendra davantage. Certes, il est bien légitime qu'un syndicat de professeurs s'occupe de didactique. Encore faudrait-il qu'il le fasse avec un peu de sérieux ! Le SNES a prétendu s'appuyer sur un "large consensus" pour proposer une refonte des épreuves de philosophie de la voie technologique. Ce syndicat est-il devenu le porte-voix de l'ACIREPH ? On est tenté de le croire. En tous les cas, dans le questionnaire qu'il a adressé à ses adhérents, un QCM est envisagé comme une épreuve d'examen ! Reste la position étrange de l'APPEP. Dès la fin de l'année dernière, elle proposait la réduction à trois heures de l'épreuve de philosophie. Tant pis pour les élèves sérieux qui, même s'ils sont peu nombreux, travaillent quatre heures. Plus mystérieux encore, son "sentiment" sur les questions qui accompagnent le sujet-texte. Sur son site, on trouve cette phrase : "On peut avoir le sentiment que les élèves porteraient davantage d’attention au texte s’il n’y avait pas de questions, plutôt que des questions auxquelles ils croient qu’il suffit de répondre comme si elles n’exigeaient d’eux qu’une compréhension partielle." Cette remarque semble révéler une méconnaissance étonnante de la note de service qui précise, justement, que les questions "n'ont pas pour but principal de vérifier ponctuellement la compréhension du texte".

La SO.P.PHI doit s'engager. Aussi, elle organisera une réunion à Angers le samedi 2 juin (le lieu et l'heure seront précisés bientôt). Ses adhérents et sympathisants seront invités à débattre des épreuves du baccalauréat de la voie technologique. Il s'agira de s'entendre sur une position à faire valoir publiquement au moment où le débat s'ouvrira officiellement.

Jean-Marie Frey, Président de la SO.P.PHI

Liens utiles :

Note de service sur la nature des questions : BO n°23 du 08/06/2006

L'explication de texte, éléments de méthode

Un exemple d'explication de texte en série STG

(Publié le 26/03/2012)