Platon_Aristote.jpgUne délégation, composée des représentants des associations professionnelles ACIREPh, APPEP, SO.P.PHI, et des organisations syndicales CGT Educ'action, SNALC, SNES-FSU, SN-FO-LC et SUD Education, a été reçue le 6 février 2014 en audience au ministère de l'Éducation Nationale par des représentants du cabinet du ministre et de la direction générale de l'enseignement scolaire. Cette délégation a réclamé le rétablissement du dédoublement d'une heure en philosophie (dans le cadre d'un horaire national) dans toutes les séries technologiques. Jean-Marie Frey, Président de la SO.P.PHI, a justifié cette demande en ces termes :

Attentive à ce que, dans l'école de la République, soit reconnue l'égale dignité des voies et des élèves, la SO.P.PHI est attachée à l'existence d'un authentique enseignement de la philosophie dans la voie technologique. Elle trouve donc légitime que les programmes et les épreuves d'examen soient de même nature dans cette voie et dans la voie générale.

Dans le même temps, les membres de la SO.P.PHI sont des professeurs qui connaissent bien les lycéens des classes technologiques. Ces élèves, évidemment, ne sont pas en eux-mêmes différents des autres. Toutefois, ils rencontrent, du fait de leur parcours, des difficultés qui ne doivent pas être négligées.

1- D'abord, toute culture s'acquiert dans une durée, et, dans la voie technologique, il n'y a qu'un petit nombre d'heures de cours de philosophie. Si la SO.P.PHI réclame qu'un nombre d'heures suffisant soit offert à tous au lycée, c'est, précisément, pour que soit institué un temps de formation permettant de combattre l'inégalité dont les plus fragiles sont les victimes.

2- Ensuite, les lycéens de la voie technologique rencontrent fréquemment des problèmes qui sont liés à la maîtrise de la langue. Pour cette raison, ils ont besoin d'un suivi individualisé. Comment, sans cela, envisager une évaluation sérieuse et continue des compétences et des savoirs qu'ils doivent acquérir ? Et comment le professeur évaluera-t-il l'efficacité de son enseignement, s'il ne dispose pas du cadre favorable à un échange personnalisé avec ses élèves ?

Les dédoublements dans la voie technologique sont donc un moyen de lutter contre l'inégalité. Ils sont une exigence républicaine. C'est la place même d'une véritable initiation à la philosophie dans l'école de la République qui est en question. Car cet enseignement, par l'élémentarité qu'exigent les programmes de philosophie, s'oppose radicalement aux complicités culturelles dont pâtissent les plus démunis !

C'est au nom de sa conviction républicaine que la Société des Professeurs de Philosophie demande avec force le rétablissement des dédoublements dans la voie technologique. Elle rappelle que c'est l'honneur de l'école de la République que de prendre en considération les plus fragiles. À ses yeux, il n'est pas question d'un avantage qui devrait être accordé aux professeurs de philosophie. Il s'agit de reconnaître que la philosophie fait vraiment partie de la formation des lycéens qui sont engagés dans la voie technologique, et que ces élèves méritent qu'on reconnaisse leurs difficultés afin qu'ils puissent révéler leur talent.

Liens utiles :

Demande d'audience au MEN et Communiqué du 6 février 2014

(Publié le 09/02/2014)