Vignette 1Sur son site, l’ACIREPH se félicite de « voir reconnue la nécessité de former les élèves des lycées à la philosophie, à partir de la seconde ». Il ne faut pas se méprendre. La SO.P.PHI ne rejoint aucunement ceux qui prétendent modifier la nature même de notre métier.

Chacun l’aura compris, l’ACIREPH souhaite une introduction de la philosophie en amont de la classe terminale parce qu'elle y voit un moyen d'introduire une « progressivité » de notre enseignement, et, par suite, une détermination des programmes mettant fin aux programmes de notions auxquels nous sommes attachés. Or, c’est précisément ce que l’annonce du ministre de l’Éducation nationale exclut absolument ! Si nous soutenons l’expérimentation qui devrait voir le jour, c’est parce qu’en réalité elle pérennisera nos programmes actuels, et qu’elle n’altèrera en aucune manière la nature et la finalité de notre enseignement en classe terminale.

La SO.P.PHI est une association de professeurs de philosophie. Elle exige d’elle-même la cohérence de ses positions. Elle propose le remplacement de quatre des huit heures de philosophie en série littéraire par un enseignement d’approfondissement offert à tous les élèves des classes terminales. Cette proposition n’a de sens que dans la mesure où le programme de philosophie est un programme composé de notions, c’est-à-dire de champs de problèmes ! À ses yeux, tout doit être mis en œuvre pour qu’un authentique travail philosophique continue d’être accompli dans le Lycée de la République. Elle croit favorable à ce travail de distinguer rigoureusement : une préparation à l’enseignement de la philosophie en classes de seconde et de première ; une initiation à la philosophie en classe terminale consistant à instruire des problèmes fondamentaux avec la radicalité et l’élémentarité que requiert toute initiation ; un approfondissement de l’instruction de ces problèmes avec les élèves qui en auront le plus besoin dans leurs études supérieures.

Jean-Marie Frey, Président de la SO.P.PHI

(Publié le 28/11/2010)